Finaliste Miss Canada 2020

Bonjour,

“Ici Vanessa, une mannequin bohème à la fois excentrique venant de Saint-Jean-sur-Richelieu avec un penchant pour les animaux non-conventionnels tels que les axolotls et un rire si contagieux qu’on me retrouve confinée en quarantaine aux aéroports (rires). Ayant obtenu plusieurs diplômes de l’Université de Montréal principalement centré sur les études cinématographiques et la littérature comparée, je vais poursuivre ma quête assoiffée de connaissances à l’Université de McGill à l’automne avec comme objectif de faire carrière comme professeure à l’international, enseignant le Français comme seconde ou troisième langue, alors que mon fiancé et moi débarquerons en Europe dans une période de trois ans pour qu’il puisse simultanément poursuivre ses études post-doctorales en oncogénétique computationelle après avoir obtenu le titre de docteur.

La passion : ma philosophie. Ma vocation. Une vie sans passion est comparable à une poutine sans sauce — sèche, ennuyeuse, de mauvais goût et suspicieusement Américaine. Une actrice, artiste et une briseuse de coeur à la retraite, je ressens les émotions d’une atroce intensité, et à cause ou en dépit de ce fait, j’aspire à me retrouver affectée par la vie et tout ce qui la constitue, à mettre mon âme à nu dans la flamme du moment pour m’y laisser embrasée et scarifiée de changements transformatifs à jamais. Ce désir pour les connexions transformatives m’incite à me porter bénévole dans un centre de soins palliatifs, puisque rien n’est plus profondément intime que d’écouter les histoires et les perspectives des gens en vue de perdre leur bagage, en vue de perdre leur vie. Les meilleures leçons de vie sont acquises par ceux qui n’en ont plus besoin.

J’aide de mon mieux et de tout mon coeur en donnant par exemple à la communauté de Partageons l’Espoir, un organisme à but non lucratif qui fournit de la nourriture et des services aux montréalais dans le besoin. J’aspire à pouvoir faire une différence dans l’avenir en établissant une fondation multinationale pour la recherche en santé mentale, jumelant des patients qui nécéssitent davantage de support avec des chercheurs qui étudient leur condition. En partenariat avec plusieurs universités à travers le Canada, cette fondation subventionnera les coûts des consultations, des thérapies psychiatriques et de la médication pour les patients qui accepterons de participer dans des études de recherche et aidera aussi à réduire les coûts du séquençage du genome pour les individus qui requièrent des suivis plus personnalisés. Si notre première ronde de levée de fonds va comme prévu, la fondation devrait être sur pieds au début de l’automne 2021.

Mon plaidoyer pour la cause de la sensibilisation et de la déstigmatisation de la maladie mentale en est un très personnel. Étant atteinte d’une perturbation génétique du neurotransmetteur de la 5-hydroxytryptamine, je me suis retrouvée à combattre différentes situations reliées à l’extrême anxiété inhérante dans ma condition. Les troubles génétiques reliés à la chimie cérébrale peuvent être difficiles à porter seul, surtout quand il y a un manque de support adéquat et de conscientisation.

À la lumière de cette situation, j’ai documenté mon parcours et mon combat relié à cette condition génétique dans les dernières années dans le but de mettre fin à cette ridicule croyance que la maladie mentale est en quelque sorte un défaut de caractère. J’espère pouvoir amener et défendre cette cause plus loin en tant que Miss Canada officielle ; d’être un exemple pour tous ces enfants neurodivergeants qui s’avère être communément incompris par la société en général. Je sais que vous êtes là, les neuroatypicaux, et je veux vous dire que n’êtes pas seuls. Je vous vois. Je vous aime. Restez brillants.

PS : J’ai appris à travers divers expériences ce qu’être une femme forte signifie vraiment. J’ai dû composer avec le fait que j’ai vécu des formes d’abus ainsi que de l’harcèlement sexuel au quotidien. Même si je suis sortie de ces expériences plus résiliente que jamais, je crains l’idée d’un monde où mes futurs enfants grandiront dans une culture où ce genre de comportement est vu comme banal et même tacitement accepté dans le domaine du mannequinat, de la mode, des médias sociaux et de l’industrie du divertissement. Si mon exemple peut servir d’inspiration, je parlerai fièrement en faveur d’un changement, et j’encourage mes collègues finalistes à Miss Canada à faire de même. On peut être fortes à la place de toutes ces femmes combattantes afin de les élever et les aider à s’affirmer.